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Chemin des Parcs : les beaux fruits de la collaboration…

Lancé voici bientôt deux ans, le portail Chemin des Parcs propose 1900 km de balades ponctués de 1400 points d’intérêt au gré de 198 itinéraires différents. Et ce à travers 7 Parcs Naturels Régionaux de la région PACA. Une première dont le public s’est immédiatement emparé et qui se révèle un outil phare dans la stratégie régionale du tourisme durable. Rencontre avec Eric Garnier, le pilote du projet…

Eric Garnier © PNRL_EG

Voyageons Autrement : Eric, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Eric Garnier : Chargé d’études pour le Parc Naturel Régional du Luberon, j’occupe une situation intermédiaire entre les gestionnaires d’espaces naturels dont mes collègues du Parc et les pratiquants des sports de nature qui le fréquentent, tachant de créer du lien entre ces deux univers et intervenant sur un spectre très large allant du technique à l’humain. Et depuis quelques temps, donc, je pilote ce beau projet qu’est Chemin des Parcs…

VA : Chemins des Parcs a été créé il y a bientôt deux ans. Quelle était l’idée de départ et qu’est-ce qui fait son originalité ?

EG : Nous sommes partis du constat désormais bien établi d’une réelle prise de conscience environnementale de la part de la population, à laquelle s’ajoute la dimension « Do it Yourself » (Fais le toi-même) de plus en plus partagée, notamment en raison des possibilités offertes par les nouvelles technologies. Sans oublier le niveau général de mobilité qui ne cesse d’augmenter durant les séjours, les gens pratiquant de plus en plus les sauts territoriaux et panachant leurs destinations. En tant que parcs régionaux, nous étions donc parfaitement placés pour leur proposer une itinérance maitrisée à travers les multiples richesses de ce grand croissant qui s’étend du Queyras à la Camargue à travers 8 parcs différents se touchant presque. Les gens multiplient aujourd’hui les modes de découverte d’une région, n’hésitant pas par exemple à enchaîner des week-ends successifs : deux, trois, quatre… L’idéal était donc de leur proposer des parcours thématiques de toutes sortes : de la grande itinérance au petit sentier de découverte,  des diagonales, aller-retour, etc. Sans recours à un véhicule motorisé et s’étalant de la demi-journée au séjour long.

Verdon © JLacoste

VA : Toutes sortes d’itinéraires… enrichis !

EG : Oui, et c’est la grande plus-value du portail, même si l’offre est déjà co-construite avec des valeurs et intentions de qualité de vie, d’esthétisme et d’éco-responsabilité. S’y ajoute donc l’information donnée sur 1400 P.O.I. (Points Of Interest) couvrant 11 thématiques différentes. Un formidable contenu patrimonial naturel et culturel, validé par mes collègues experts des 8 parcs naturels régionaux de la région, chacun dans leur spécialité.

VA : A qui s’adresse Chemins des Parcs

EG : A ceux qui se déplacent à pied, à vélo, à VTT ou à cheval. Les touristes bien sûr, mais également les résidents qui souhaitent découvrir les territoires voisins (voire le leur), renforcer leur culture de base grâce aux P.O.I ou rendre service. A commencer par sa propre famille car nous ne sommes pas toujours en vacances ensemble et Chemins des Parcs devient alors un super allié grâce auquel tout trouver. De la même façon qu’il est devenu l’allié des hébergeurs qui peuvent très simplement proposer ce service à leurs clients, l’allié du personnel de l’accueil des offices de tourisme et de plein d’autres prescripteurs. Pas plus tard qu’hier, j’ai rencontré un guide naturaliste qui vient de s’installer dans la région et utilise CdP pour concocter ses propres propositions. Et je m’en sers personnellement pour renseigner les journalistes et reporters en quête de points de tournage. Comme le site est très imagé, c’est l’idéal pour qu’ils préparent leurs feuilles de route.

VA : Quel bilan tirer aujourd’hui ?

EG : A partir de l’open source Geotrek, trois possibilités s’offraient : la gestion des sentiers, l’offre publique d’itinéraires et sa déclinaison en appli mobile embarquée. Nous nous sommes pour notre part focalisé sur l’offre publique. Et le public a répondu présent : plus de 42.000 sessions en un an pour 210.000 pages vues avec une durée moyenne de consultation de 4 minutes et un taux de rebond très faible (1,37%). Non seulement les gens sont venus, mais ils sont restés, ce qui montre qu’ils ont, souvent, trouvé ce qu’il cherchait. C’est, globalement satisfaisant, sachant qu’en dépit des 1900 km de balades et 200 itinéraires actuellement proposés on en est encore à essuyer les plâtres. Mais on se perfectionne en continu, on monte en puissance et d’ici deux ans, Chemins des Parcs devrait être une belle référence dans son genre…

© PNRA

 

VA : Tout est né de la collaboration initiale entre les parcs. Comment fonctionne-t-elle ?

EG : Sincèrement, on a été tout de suite ensemble. On avait à cœur je crois de montrer que la mutualisation peut être  une bonne chose. D’autant que c’était la première fois que Geotrek était décliné de manière identique sur différents territoires. Nous avons une cellule technique composé de 4 personnes aux compétences complémentaires qui  :  un profil  « sentiers », un autre axé sur  le développement numérique, un(e) chargé(e) de com et un profil « touriste ».  Cette cellule assure le déploiement du projet et s »appuie sur les échanges et décision prises collectivement dans un comité technique plus élargi. Deux directeurs référents encadrent l’avancée globale du projet (et réfrènent aussi parfois nos enthousiasmes excessifs !). Et enfin,  chaque Parc reste maître de son offre, défini ses parcours et aborde les P.O.I. de la manière qui lui est propre, mais dans le respect du guide de rédaction validé ensemble.  Ce fonctionnement transversal est aussi indispensable que performant ; une superbe collaboration, chacun trouvant toujours un voisin pour compenser ses petits points faibles. Et réciproquement !

VA : Vous vous appuyez en partie sur APIDAE. Les écosystèmes durables fonctionnent, on dirait…

EG : Au-delà des 4 modalités de pratique évoquées, un flux acsendant depuis la base touristique régionale APIDAE  permet de faire apparaître sur Chemins des Parcs (si l’utilisateur le souhaite) l’ensemble des prestataires touristiques locaux implantés à proximité de chaque itinéraire, notamment les établissements marqués « Valeurs parc » qui nous sont chers. En un clic on peut identifier son hébergement, son réparateur de vélo, un guide, etc. L’ensemble de ces informations, au même titre que toutes les donnée techniques liés à l’itinéraire et les P.O.I., peuvent être également librement imprimer sous forme de livret.  De plus, depuis chaque itinéraire,  il existe d’autres passerelles vers la météo jour du lieu de départ,  un lien direct avec Suricate permettant déjà à chacun de signaler les disfonctionnements,  d’autres services ou offres partenaires tels que Vélo-Loisir-Provence, Chemins de Biodiversité, rando 04, le portail de l’IGN bientôt…, Bref tout ce qui peut enrichir l’info de base sur nos itinéraires est pris en considération.

VA : Quelles évolutions et enrichissements le projet va-t-il encore connaître et quel est l’objectif à long terme ?

EG : Devenir l’outil de référence permettant à chacun de préparer ses balades et randonnées dans les Parcs Naturels Régionaux de Provence-Alpes-Côte d’Azur pour explorer, vivre et comprendre ces territoires préservés. On devrait passer le cap aux alentours du printemps 2020 grâce à tout ce que développe notre grande communauté open-source, nous-mêmes créant des outils spécifiques pour coller mieux encore à ce qu’attendent les utilisateurs. Auxquels nous proposerons d’ici là la possibilité de créer leur propre itinérance, du sur-mesure donc, ce qui n’est pas encore le cas, l’offre actuelle se limitant au clé en main. Il nous faut également optimiser le fonctionnement de ce qui a été fait afin d’accélérer encore la vitesse de consultation. L’open source est un gigantesque mur de briques dont chacune doit être mise à jour, au risque de ralentir l’ensemble. On va également achever la traduction en anglais qui couvre 70% du contenu. Et lancer l’appli mobile en avril ! Une appli embarquée, assurant l’autonomie du voyageur et déclenchant s’il le souhaite une alerte chaque fois qu’il passe à moins de 25m d’un P.O.I.

© PNRA R.Serange

VA : De quelle manière faite-vous connaître Chemins des Parcs ? Etes-vous présents sur certains salons ?

EG : Nous utilisons un plan de com’ classique : affiches, flyers, carte postales, réseau sociaux… nous ne communiquons pas sur l’outil, mais sur son contenu, de beaux et riches itinéraires ! Ce que les gens y trouveront d’essentiel et qui fera, comme pour le vélo électrique qu’essayer Chemins des Parcs, c’est l’adopter. D’où d’ailleurs, un bouche à oreille puissant. Côté salons, nous y sommes parfois en personne, comme pour le Salon du Randonneur, à Lyon, du 23 au 25 mars, et d’autres fois, à l’étranger par exemple, des partenaires nous représentent : Vélo-Loisir-Provence, entre autres…

VA : De quoi n’a-t-on pas parlé qui soit important ?

EG : Nous évoquions les réseaux sociaux. On en trouve de plus en plus dédiés à l’itinérance. Seulement, d’un point de vue environnemental, ils sont loin de ne proposer que du « bon ». Exister sur la toile et y être force de proposition est donc essentiel pour nous. Que les gens disposent au moins d’une offre validée en termes de durabilité. Raison pour laquelle, nous en profitons pour expliquer et sensibiliser sans relâche ; créant peu à peu un climat partageur, intimiste, aidant à comprendre que cette naturalité que les gens recherchent est fragile, ce qui doit les entraîner à pratiquer « le geste juste ». L’urbanisation gagne sans cesse tandis que les gens œuvrant traditionnellement avec la nature ou à sa protection sont de moins en moins nombreux : agriculteurs, garde-chasse ou forestier, etc. Chemins des Parcs devient alors un des outils à sensibiliser, responsabiliser ; en terme d’image par exemple, vous n’y verrez jamais un VTT lancé en free ride, mais toujours un pratiquant  sur un  sentier. Là encore, nous sommes en plein dans notre vocation d’origine…

Pour en savoir plus : www.cheminsdesparcs.fr

Retrouvez les Parcs naturels régionaux de Provence-Alpes-Côte d’Azur au Salon du Randonneur à Lyon du 23 au 25 mars 2018 (stand C18).

Le tour du Queyras à cheval © PNRQ


Chemin des Parcs : les beaux fruits de la collaboration… | ©VOYAGEONS AUTREMENT
Par Jerome Bourgine
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