Au détour de la Baïse : récit d’une croisière fluviale en Lot-et-Garonne
Le Pays d’Albret, dans le Lot-et-Garonne, est une terre d’histoire, de patrimoine et de loisirs. Une destination idéale pour organiser une croisière fluviale le long de la Baïse à l’occasion des journées du patrimoine…
Le temps s’annonce pluvieux et les températures en baisse, les dernières prévisions météo ne sont pas vraiment propices à une balade en bateau. Mais ce weekend sur la Baïse ne tombera pas à l’eau, quitte à rentrer mouillé.
Pour faire un aller-retour de Damazan à Nérac, mieux vaut compter trois jours de navigation. Non pas que la distance soit importante, mais plutôt que le rythme d’une croisière fluviale est plus à la flânerie qu’à la course de hors-bord.
Notre arrivée au port de Damazan est matinale, l’accueil de Véronique et Alain est chaleureux. Cependant nous ne perdons pas de temps, le programme est chargé puisqu’il s’agit d’apprendre avant notre départ les grands principes de la navigation fluviale, le fonctionnement de l’équipement, du moteur et surtout la technique de conduite. Car oui, il s’agit bien d’une croisière sur un bateau sans permis, en totale autonomie. Damazan est l’une des quinze bases françaises de la société familiale Les Canalous, qui propose une flotte de bateaux de toutes tailles et sans permis.
Malgré ses 10,50 mètres de longueur, le Triton est un bateau maniable. Tel l’amphibien cousin de la salamandre, il sait se faufiler discrètement, la vivacité en moins. Cette cadence permet de se fondre dans l’environnement et, ainsi, apercevoir aisément la faune locale. Sur le pont, on est alors aux premières loges pour l’observation des nombreux oiseaux qui peuplent le cours d’eau : des échassiers, des oies, des canards sauvages, des poules d’eau, et la star locale : le très coloré martin-pêcheur …
Après nous être familiarisés à la conduite de notre embarcation, arrive alors le moment le plus appréhendé par tout marin d’eau douce, d’autant plus novice : le passage de la première écluse. L’accueil à Buzet se fait par un grand sourire, celui de Jessica, l’eclusière. Elle sait reconnaître du premier coup d’oeil les débutants en la matière et prodigue de bons conseils. Jessica nous remet une carte magnétique, notre clé pour passer les prochaines écluses.
Depuis vingt ans, la plupart des écluses de la Baïse sont devenues automatiques. Cependant, l’arrivée à une écluse sera toujours l’occasion d’échanger quelques mots. Parfois avec des pêcheurs, parfois avec d’autres plaisanciers, mais aussi bien souvent avec les propriétaires des maisons d’éclusiers. Ces maisonnettes sont de véritables petits coins de paradis, devenues aujourd’hui des gîtes et des restaurants, où le ponton tient lieu de parking. Beaucoup affichent le repère d’une crue historique en 1852. L’eau n’a heureusement plus jamais atteint un tel niveau depuis, cependant la Baïse devient plus mouvementée en période hivernale. Elle reste alors fermée à la navigation du mois de novembre au mois d’avril.
Le Pays d’Albret est une terre d’histoire, comme en témoignent les églises romanes, bastides et châteaux que l’on rencontre le long du trajet. Les bastides de Vianne et Lavardac méritent une escale. On y flâne appareil photo en main, sans véritable but si ce n’est celui de profiter d’une ambiance et de découvrir les vestiges d’une époque ayant façonnée la région.
C’est en capitale d’Albret que nous passerons la nuit, amarrés en plein centre à quelques mètres du Vieux Pont du XIVème siècle, la vielle ville à babord, le château Henri IV à tribord. Avec une telle richesse architecturale, Nerac est l’endroit idéal pour les journées du patrimoine. Pour l’occasion est organisé un apéritif musical, animé par des ménétriers en costume d’époque, sur le parvis du château Henri IV.
En Pays d’Albret, le patrimoine est aussi agricole et gastronomique. Les vergers y sont généreux et la tradition viticole ancienne. Chaque escale est une occasion de se ravitailler en produits régionaux. Au pays de l’Armagnac, les épicuriens sont rois et la célébration des vingt ans de la banda locale en fut la preuve. Trompettes et trombones auront raisonné sur les berges de la Baïse, jusque tard dans la nuit.
Organiser une croisière fluviale, c’est faire le choix d’une forme de tourisme atypique, qui prône la lenteur, le calme et la découverte de l’environnement. Et même lorsque la météo annonce un week-end calamiteux, vous passerez aisément entre les gouttes, parole de moussaillon!
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Photos : Cyril Garrabos
Par Sebastien Repeto
Fondateur de l'Agence Social Media My Destination, Sébastien est avant tout un passionné de voyage.
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