La communauté internationale doit sauver la Grande Barrière de corail
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Dans deux semaines, des délégués de l’UNESCO se réuniront en Allemagne pour évoquer l’avenir de la Grande Barrière de corail. Greenpeace lance un appel à la communauté internationale pour sauver le plus grand récif corallien du monde.
L’avenir de la Grande Barrière de corail, plus grand récif corallien du monde, est menacé par un gigantesque projet de mine de charbon en Australie. Si celui-ci se concrétise, des millions de tonnes de fonds marins seront dragués et déversés dans les eaux de la Grande Barrière. Des centaines de bateaux chargés de charbon y navigueront chaque année, augmentant alors les risques d’accident et de pollution. Les conséquences pourraient être dramatiques pour un récif qui a déjà largement souffert du changement climatique au cours des dernières années… et qui continue à en souffrir.
# A PARTAGER #Une pétition mondiale pour sauver la grande barrière de corail et demander à l’UNESCO de maintenir la pression sur le gouvernement australien–> http://grnpc.org/Igtw5
Posted by Voyageons-Autrement on vendredi 19 juin 2015
Il n’est toutefois pas trop tard pour agir!
Greenpeace lance un appel à la mobilisation internationale sur www.takeanotherlook.gp. A la fin de ce mois, des délégués de l’Unesco se réuniront à Bonn en Allemagne pour la 39e session du Comité du patrimoine mondial. Ils devront notamment se prononcer sur l’état de santé de la Grande Barrière de corail, eux qui ont déjà rendu un avant-projet de décision il y a quelques semaines. Maintenir la pression aux côtés des citoyens lors des dix prochains jours est donc crucial !
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Quels sont les risques environnementaux d’un tel projet?
« Le gouvernement australien n’assure pas la protection de la Grande Barrière de corail, mais le reste du monde, lui, peut y arriver », déclare Jess Panegyres, conseillère politique Greenpeace pour la région Australie-Pacifique. « La Grande Barrière est inscrite au patrimoine mondial mais le soutien persistant du gouvernement australien au développement de l’industrie minière et des ports le long du récif la met en danger. »
L’expansion du charbon telle que validée par l’Australie conduira à davantage de trafic et de dragage autour de la Grande Barrière de corail. Un soutien aux énergies fossiles qui contribue également au changement climatique. La menace est donc double pour le récif corallien.
Greg Hunt, ministre australien de l’environnement, a d’ailleurs reconnu que, sans la pression du grand public, le gouvernement n’aurait rien fait pour aborder les menaces grandissantes qui planent sur ce site classé. Une pétition mondiale lancée lundi 15 juin et comptant d’ores et déjà des signatures de 175 pays demande à l’UNESCO de maintenir la pression sur le gouvernement australien. Car celui-ci doit en faire bien plus.
Des arguments officiels peu solides
Pour Greenpeace, le gouvernement Abbott trompe le grand public et les délégués de l’UNESCO sur toute une série de questions liées à l’état de santé de la Grande Barrière :
- le ministre australien de l’environnement a affirmé à la télévision que seule une « quantité infime » de débris serait déchargée dans la Grande Barrière de corail, alors qu’il s’agit en fait d’un million de mètres cubes par an ;
- Greg Hunt a également soutenu que « le projet de décision de l’UNESCO reflète nos actions concrètes et décisives en vue de protéger l’emblématique Grande Barrière de corail ainsi que nos efforts significatifs afin de répondre à toutes les préoccupations du comité », alors qu’en réalité le rapport de l’UNESCO « note avec inquiétude les conclusions du rapport 2014 sur l’avenir de la Grande Barrière selon lesquelles la perspective globale pour le bien est mauvaise, et que le changement climatique, la mauvaise qualité des eaux et les impacts du développement côtier constituent de graves menaces pour l’état du bien, et regrette que les principaux habitats, espèces et processus des écosystèmes dans les zones côtières centrale et sud aient continué à se détériorer en raison des effets cumulatifs de ces impacts » ;
- le plan 2050 pour la Barrière du gouvernement Abbott n’empêche pas le développement massif de ports à charbon le long du récif, ce qui risque d’endommager irrémédiablement la « valeur universelle exceptionnelle » de la Barrière ;
- le gouvernement Abbott prétend que la qualité de l’eau s’améliore et que les objectifs de nettoyage des rejets agricoles sont atteints… Cependant, un rapport de l’auditeur général du Queensland publié la semaine dernière révèle que les objectifs en termes de qualité de l’eau ne sont pas remplis, que les résultats sont très médiocres et que l’incertitude persiste pour l’avenir ;
- le gouvernement australien annonce qu’il consacrera 2 milliards $ à la Grande Barrière, dont 200 millions $ de financement supplémentaire. Or, ces ressources seront étirées sur une période de 10 ans, englobent des engagements préexistants des gouvernements du Queensland et australien, et un quart d’entre elles – 500 millions $ – est réservé aux mesures de sécurité sur les bateaux. Bien que la sécurité en mer soit importante, cet argent ne peut pas être comptabilisé aux fins de protection de la Grande Barrière.
« Tony Abbott est obsédé par l’expansion du charbon et refuse d’agir contre le changement climatique. La Grande Barrière de corail a pourtant déjà largement souffert, perdant plus de la moitié de ses coraux au cours des 30 dernières années », conclut Jess Panegyres. « La communauté internationale peut toutefois la préserver ! La réunion de l’UNESCO dans deux semaines doit d’ailleurs aller dans ce sens. Plus que jamais, nous demandons à la communauté internationale de faire entendre sa voix et d’exiger du gouvernement australien qu’il privilégie la santé de la Grande Barrière à l’expansion du charbon. »
Engagez-vous pour protéger la Barrière de Corail Greenpeace
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Par Marie Secrétant
Je travaille actuellement comme coordinatrice du réseau européen European Alliance for Responsible Tourism and Hospitality à Bruxelles. Je suis engagée pour un tourisme respectueux des communautés d'accueil et des territoires qui incluent l'enrichissement culturel, économique, environnemental et social autant pour la population réceptrice que pour le visiteur. La durabilité, la responsabilité et la solidarité sont pour moi trois valeurs clés qui doivent être intégrées dans le tourisme. Je suis une voyageuse sans fin et le mouvement, la vie, la différence sont des moteurs de motivation. J'ai habité dans plusieurs pays tels que l'Espagne, l'Italie, l'Angleterre, le Mexique, le Vietnam et maintenant la Belgique et j'en ai partiellement découvert tant d'autres en tant que voyageuse, qui je l'espère fut le plus responsable possible.
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