U2GUIDE : Le meilleur du voyage, la générosité en plus !
Thèmatique : Acteur privé Bons plans Guides Innovation Monde Portrait Projet solidaire
Et si les trois fondateurs de U2GUIDE avaient su apporter au Voyage ce « tout petit supplément d’âme » qui en ferait un acte quasi parfait ?… Proposant au voyageur, une fois sur place, de vivre des expériences immersives par l’intermédiaire de guides passionnés, il lui ouvre ainsi la dimension charnelle et humaine d’un territoire ; lui offrant au passage de donner un coup de pouce à une ONG locale et reversant eux-mêmes 50% de leur profit à ces mêmes ONG ! Et tout le monde s’en trouve ravi. Qui dit mieux ? Personne à ce jour. Rencontre…
Voyageons Autrement : Pouvez-vous nous présenter l’équipe fondatrice en quelques mots et nous dire comment vous est venue l’idée de créer U2GUIDE ?
Paul Ziadé : A nous trois, nous avons parcouru une bonne partie des pays du monde en nous impliquant dans d’innombrables activités sociales, aussi bien locales qu’internationales. Nous cumulons ainsi 30 ans d’expérience humanitaire en ayant chacun passé au moins une dizaine d’années à l’étranger. Eric est un ancien directeur administratif et financier impliqué dans les projets humanitaires ; un secteur dont je suis moi-même issu et Anouk dirige un studio de design, travaillant depuis des années dans le secteur de l’hospitalité.
Nous nous sommes d’ailleurs rencontrés sur un projet humanitaire financé grâce au tourisme local et c’est là, en constatant la Joie qu’était capable de générer la dimension solidaire apportée à un voyage que nous nous sommes demandés : comment enrichir les voyages classiques en leur apportant cette dimension, sans rien sacrifier de ses vacances ni de ses envies de découvertes ? Nous avons commencé de réfléchir à des possibilités d’immersion dans la population locale simples offrant cette dimension magique du contact humain et de la découverte de la vie locale tout en faisant du bien autour de soi. En un mot, nous avons eu envie de devenir les Max Havelaar du voyage et, en tant qu’activistes humanitaires et environnementalistes, nous croyons très fort à l’émergence d’un modèle économique plus responsable et généreux.
Une rencontre d’autant plus significative que nos expériences convergentes sont également complémentaires.
VA : Quelle est l’idée de base de U2GUIDE et qu’est-ce que le concept apporte de nouveau aux voyageurs comme au monde ?
PZ : D’abord, il faut bien comprendre qu’il ne s’agit nullement de séjours solidaires ou humanitaires, deux dimensions qui ne s’improvisent pas. Mais bien de séjours de découverte classiques enrichi donc par une expérience d’immersion auprès des locaux. Tout repose sur la dimension humaine qu’incarne nos guides insiders, autant de professionnels ou de passionnés qui ouvrent le voyageur à la réalité charnelle locale. Ainsi, non seulement le voyageur revient avec des souvenirs forts et assez uniques, mais, de plus, son passage aura eu un impact positif sur le lieu visité puisqu’en passant par U2GUIDE, une partie non négligeable du prix de son voyage aura servi à financer une ONG locale.
VA : Il y a plusieurs portes d’entrée chez U2GUIDE : voyageurs bien sûr, mais aussi guides et ONG. Parlons d’abord de ce que vous proposez aux voyageurs ? (ni les vols, ni le séjour, uniquement des expériences sur place, n’est-ce pas ?)
PZ : Absolument, nous intervenons dans la continuité de la réservation vols + hôtels. Au moment où se pose la question : qu’est-ce que je peux faire de passionnant ici ?… Nous proposons donc des expériences d’un, deux, trois, voire quatre jours, rarement plus. Par exemple, à Paris, visitant la capitale en compagnie de Quentin et de son stéréoscope, vous découvrez la ville telle qu’elle était il y a… 100 ans ! Puis vous retirez l’appareil et voyez tout ce qui a changé. En Espagne, une journaliste propose de découvrir sa ville à elle, Madrid, sous le prisme de l’actualité. Passionnant. Idem en Argentine où un couple de danseurs de tango vous invite à une initiation forte, suivie d’un dîner spectacle connu des locaux et danseurs seuls. Etc. Toutes ces expériences étant bien sûr personnalisables selon ce que recherche le voyageur.
VA : Concernant les guides, comment les choses fonctionnent-elles ?
PZ : Comme je le disais, nos guides sont des professionnels ou des amateurs, mais tous ont en commun d’être des passionnés (les pros disposent sur le site d’un tag distinctif associé à leur profil). Ils s’inscrivent librement sur le site où ils proposent visites et expériences, traditionnelles ou plus personnelles. Naturellement, il nous incombe de valider ou non leur candidature. Sachant que toutes les plates-formes (même celles qui assurent ne pas le pratiquer) perçoivent un pourcentage sur ce que gagne le guide, et estimant de notre côté que le guide a davantage besoin d’argent que le voyageur, nous prenons 5% de la somme versée au guide et 15% au voyageur. Les commissions n’étant effectives que sur les prestations confirmées et le guide ayant par ailleurs la possibilité de reverser tout ou partie de son gain à une ONG locale.
VA : De fait, vous tendez également la main aux ONG. De quelle manière ?
PZ : En leur proposant pour commencer une nouvelle source de visibilité, sachant que l’ensemble de notre communauté (100.000 personnes déjà) est sensible aux causes que nous défendons. Mais également une source de financement du fait que les guides peuvent reverser de l’argent, que 1% de chaque transaction soutient l’ONG choisie par le voyageur et qu’enfin 50% des profits effectués chaque année par U2GUIDE sont reversés à ces ONG. Nous comptons aujourd’hui une trentaine de partenaire ONG
VA : Quels sont vos critères de sélection concernant les ONG retenus ?
PZ : J’aurais envie de répondre : les vingt années d’expérience que nous cumulons avec Eric et qui font qu’au terme d’une conversation de 2 ou 3 heures au cours de laquelle sont posées les bonnes questions vous êtes en mesure de qualifier l’approche retenue par les créateurs de l’ONG et de voir si elle répond à l’exigence de qualité attendue de U2GUIDE.
VA : Quelles destinations proposez-vous aujourd’hui ?
PZ : Nous sommes présents dans une centaine de pays. En moins d’un an après notre lancement, nous avions recruté près de 15.000 guides avant de nous rendre compte que la machine risquait de s’emballer. Nous avons alors cessé de prospecter pour nous concentrer sur la qualité de ce qui était offert et le moyen de maîtriser celle-ci dans le temps. Mais disons que l’Asie et l’Amérique latine, que l’on connaît très bien, sont très bien représentées, de même que l’Europe où la demande est forte, notamment en Espagne et en France.
VA : A quelle clientèle vous adressez-vous ?
PZ : Les millennials (génération Y, nés après 1980) se sentent d’emblée à l’aise avec ce que nous proposons, mais la clientèle est plus large, entre 25 et 55 ans, je dirais. Des jeunes donc, mais aussi des couples et des familles, assez nombreuses. Sans négliger le fait que nous pouvons aussi bien travailler (en marque blanche) avec des voyagistes et que le BtoC n’est pas notre modèle unique. Les choses changent à grande vitesse dans le tourisme aujourd’hui, recentré sur le digital. Airbnb par exemple veut élargir l’expérience proposée, et Google suit. Nous sommes ainsi en pourparlers avec le groupe Michelin qui nous suit de près depuis notre arrivée sur le marché.
VA : Vous avez un modèle économique particulier, assez généreux…
PZ : Le but est précisément de démontrer que l’économie papillon (une aile qui prend et une aile qui donne à hauteur égale) est un modèle viable. Nous aidons concrètement les ONG : 1% pris sur la commission, les éventuels dons du guide et les 50% pris sur les profits (prévus en 2019). Nous apportons également de l’aide en nature : nous avons alloué 48 jours hommes à notre partenaire AMICA pour accompagner son magnifique projet « L’H2Otus », et ainsi réalisé notre première contribution sur un projet d’ampleur au Cambodge.
VA : Depuis quand fonctionnez-vous et comment les choses démarrent-elles ?
PZ : Nous avons consacré 2015 à recruter des guides partout dans le monde, avec un site pilote.
En 2016, nous avons pris 6 mois à boucler notre première levée de fonds. Celle-ci nous a permis de structurer l’équipe et de déployer nos premiers efforts marketings. Le site pilote a révélé ses limites (notamment l’absence de l’environnement mobile) et nous avons acté le développement d’une nouvelle plateforme. Nous avons contracté un studio de design avec qui nous avons défini une nouvelle identité de marque, plus affirmée. Les budgets marketings furent coupés fin 2016 : nous étions déjà 65 000 membres U2GUIDE.
En 2017, le développement du nouveau site a commencé et devait se terminer en Juin. Avec beaucoup de retard et un nouveau partenaire technique, il sera mis en ligne en Novembre 2017. Entre temps nous aurons vérifié chaque expérience, chaque guide. C’est donc un site hautement qualitatif tant sur le fond que sur la forme que nous avons lancé, il y a a peine deux mois. Et déjà, les premières réservations, des partenariats se nouent, nous discutons de belles synergies avec des grands groupes (ACCOR, AIR France…) qui comme nous, ont compris que le voyage de demain serait digital et vertueux.
VA : Qu’avez-vous retenu des premiers témoignages reçus des voyageurs ?
PZ : Depuis le départ, les retours sont unanimes : les gens adorent cette rencontre avec la réalité locale reposant sur une première rencontre humaine forte (suivie de bien d’autres). Ils ont l’impression d’être adoptés, accueillis au vrai sens du terme et, à ce jour, nous n’avons enregistré aucun mauvais retour. Une Espagnole, comblée, nous a même assuré avoir complètement redécouvert sa ville, Madrid, où elle vit pourtant depuis toujours.
Même engouement auprès des professionnels avec lesquels nous avons testé le concept : ils sont séduits, quelques détails restant à améliorer, comme la réactivité de certains guides qui, à l’autre bout du monde, ne se figurent pas toujours combien nous autres, Occidentaux baignant dans la culture consumer-centric apporté par le digital, avons besoin d’une réponse dans les heures qui suivent notre demande. Sinon nous zappons. Mais sinon, tout le monde est ravi.
VA : De quoi n’a-t-on pas parlé qui vous soit cher ?
PZ : Des « médailles ». En 2015, l’Echo Touristique nous avait estampillés Meilleure Innovation dans la catégorie Tourisme Durable. Nous recevions également alors un Travel d’Or aux côtés d’entreprises aussi prestigieuses que Blablacar ou Airbnb. En 2016, nous étions retenus parmi les 40 premières marques de l’économie durable aux Etats unis et invités dans la Silicon Valley. En 2017, nous avons accédé au Top 100 mondial des entreprises « Social Enablers» (seconde entreprise française et 73ième mondiale), sans négliger le classement madrilène récents du Top10 des start-ups.
En espérant pouvoir vous apporter d’ici quelque temps bien d’autres nouvelles encore…
Par Jerome Bourgine
Ecrire et voyager. Voyager et écrire... Depuis 50 ans.
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