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Voyager autrement à Djibouti

| Publié le 11 février 2013
Thèmatique :  Guides   Monde   Territoire 
             

 « Djibouti n’est pas au bord de la mer. Elle est au bord du désert. C’est le secret de sa douce et irrémédiable folie : la ville est née de la mer, ses hommes appartiennent au désert. »*

Et parce que Dijbouti n’est pas qu’un port, une base militaire ou un spot de plongée, tout merveilleux soit-il, Voyageons-Autrement a décidé d’aller à la rencontre de ces hommes du désert et de saisir l’invitation de l’office de tourisme djiboutien pour faire découvrir des hommes, des campements, mais aussi des paysages et des terres qui incarnent les initiatives touristiques à échelle humaine.

Djibouti carte murale @G.Clastres

Djibouti carte murale @G.Clastres

 

Minuscule territoire coincé à la Corne de l’Afrique, Djibouti de par sa forme et sa situation évoque l’huitre entre-ouverte prête à se rétracter. Il faut dire que par les temps qui courent, sa position géostratégique héritée de l’histoire est on ne peut plus audacieuse. Côté mer, elle regarde vers la Mer Rouge et le Yémen – du détroit de Bab-El-Mander jusqu’à la pointe de Loyada. Côté terre, elle semble comme une extraction miraculeusement calme et préservée au regard de ses trois tumultueux voisins : l’Erythrée, l’Ethiopie et la Somalie. Et pourtant, il faut venir à Djibouti. Une fois sur place, aidé par une chaleur enveloppante presque insoutenable les mois d’été mais délicieuse les mois d’hiver, tout semble tranquille, presque figé. Le voyage commence.

Mais qui donc voyage à Djibouti ? Avant tout les résidents. Pendant des années, le port et la base militaire ont fourni des contingents d’expatriés désireux de découvrir les richesses d’une terre d’exception, un extraordinaire « laboratoire naturel » où le moindre plissement terrestre raconte une histoire. Ici, on est à la confluence des plaques africaines et arabiques, sur une ligne de faille qui s’écarte doucement et verra à terme apparaitre un nouvel océan. L’avenir de la terre se joue aussi sous ces latitudes. Ce qui était alors considéré comme un « enfer torride de cailloux peuplé de quelques tribus primitives et belliqueuses » est de fait un terrain de jeu fascinant où géologues, archéologues, ornithologues, ethnologues sondent une terre dont l’histoire plonge dans les racines de l’humanité.

Lac Assal. Banquise de sel. @G.Clastres

Lac Assal. Banquise de sel. @G.Clastres

 

Aujourd’hui, les militaires sont moins nombreux, la légion étrangère a été rappelée, la 13 aussi. Des 10 000 militaires français alors présents, il ne reste que la base aérienne. Alors, les Djiboutiens espèrent d’autres hôtes. D’autant qu’au-delà des chercheurs, Djibouti  a beaucoup à offrir aux voyageurs : banquise de sel du lac Assal, cheminées de souffre du lac Abbé, paysages torturés par les roches et la sécheresse, lacs asséchés foulés par des autruches audacieuses, villages de pierre, fonds marins préservés… Déjà, quelques premiers groupes de randonneurs commencent à mettre leurs pas dans ceux des nomades Afar. Au pays des caravanes de sel, marcher sur les traces de ce peuple qui troque le sel du lac Assal contre les céréales d’Ethiopie reste une expérience hors du commun.

Fondatrice d’Aden, association qui sert de relais aux campements de tourisme intégré créé par les Djiboutiens, Dominique Lommatzsch a été la première à faire partir un circuit découverte « Caravane de Sel » initié par des Djiboutiens. Cette expérience vécue par des voyageurs occidentaux a permis dès 1988 l’ouverture de ce circuit. Dans le même temps, des Djiboutiens ont ouvert les premiers campements d’accueil, des installations simples – daboytas ou toukouls – créés avec l’accord des populations locales et des structures traditionnelles.

Daboyta de Bankoualé @G.Clastres

Daboyta de Bankoualé @G.Clastres

 

Installés aux abords des villages ou à proximité de sites tel le lac Abbé – où le premier hôtel est à 2 heures de route – ces campements ont pour objectif d’associer les populations locales à l’activité touristique (préparation des repas, artisanat local, guidage, partage de savoir-faire, etc.).  On en trouve près d’une dizaine, de l’intérieur des terre – campement d’Houmed Loïta au lac Abbé – jusqu’aux plages –  campement d’Ouboucky créé par Abdou en coopération avec les pêcheurs d’Obock. Au-delà d’être des projets initiés, créés et gérés par des Djiboutiens, ils ont pour mérite d’associer les villageois, de s’intégrer au paysage, de respecter l’architecture traditionnelle, d’utiliser les matériaux locaux (palmier doum, bois parfois, pierre souvent) et ainsi, de mettre en valeur toute la diversité des sites et paysages sans les dénaturer.

 

Cheminées de souffre du lac Abbé @G.Clastres

Cheminées de souffre du lac Abbé @G.Clastres

 

Au moment où Djibouti cherche à renforcer son secteur touristique, où l’on sent et pressent que bien des sites d’exception encore relativement vierges et peu exploités pourraient apparaitre comme autant d’édens tentateurs, ces campements apparaissent comme un cap, une ligne directrice, l’espoir d’un nouveau modèle touristique, d’un exemple djiboutien qui aura su « mettre en tourisme » son territoire pour le bien du plus grand nombre. Le pays est à un tournant. Espérons qu’il sera faire les justes choix. Entre hôtes et voyageurs.

A suivre…

* Extrait d’un magnifique article de Jean-Louis Peninou dans Air France Magazine. 1997.

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L’AGENCE ALLIBERT EST NOTRE PARTENAIRE POUR LA REALISATION DE CE DOSSIER.

Prochain départ pour Djibouti : Le 28 février.Plus d’info sous ce lien.

Un itinéraire grandiose sur des terres qui ont fasciné artistes et aventuriers ! Henri de Monfreid, Joseph Kessel, Arthur Rimbaud… Sur la route des anciennes caravanes de sel afares, le lac Abbé et ses sources chaudes, l’immense lac salé Assal, au pied d’anciens volcans, la forêt primaire du Day, qui surplombe la baie turquoise de Tadjourah, jusqu’à la mer Rouge. Des paysages à couper le souffle !

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EN SAVOIR PLUS

Relais en France :

– Association Djibouti Espace Nomade (ADEN)

Dominique Lommatzsch

aden@club-internet.fr

01 48517156

Sur place :

– Campement de Bankoualé

Houmed Ali : (253) 814175

ahoumed.ali@gmail.com

– Campement du lac Abbé

Houmed Loïta : (253) 77822291

Houmed_asboley@hotmail.fr

 – Campement d’Ouboucky (Obock)

Abdou Mahamed Bourhan : (253) 816034

– Village de la Mer Rouge (Obock)

www.villagemerrouge.dj

Haidid : 21 34 50 29

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Merci à l’Office de Tourisme Djiboutien et à son directeur Mohamed Abdillahi Waiss pour son invitation à Djibouti.

Merci à la Turkish Airlines et tout spécialement à Burcu Uresin pour son assistance et sa présence charmante et aidante.

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– Excellent bibliographie sur Djibouti sous ce lien : http://archives.arte.tv/static/c4/primn/yonisomar/bibliotheque/piecej/apartir_de_1977.htm

 

 


Voyager autrement à Djibouti | ©VOYAGEONS AUTREMENT
Par Geneviève Clastres
Auteur et journaliste indépendante spécialisée sur le tourisme durable et le monde chinois, Geneviève Clastres est également interprète et représentante de l'artiste chinois Li Kunwu. Collaborations régulières : Radio France, Voyageons-Autrement.com, Monde Diplomatique, Guide vert Michelin, TV5Monde, etc. Dernier ouvrage "Dix ans de tourisme durable". Conférences et cours réguliers sur le tourisme durable pour de nombreuses universités et écoles.
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Une réponse à Voyager autrement à Djibouti

  1. sabine grandadam a commenté:

    bravo pour ce bel article qui nous fait revivre bien des émotions et des plaisirs partagés lors de ce voyage. Il est vrai que nous avons rencontré des âmes modestes et pourtant si engagées dans le devenir du peuple djiboutien.
    au plaisir !
    sabine

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